Vol inaugural du P-38 Lightning de VQ Models

Samedi 10h30,

Le brouillard recouvre la totalité du Val de Ruz. Mais son plafond est situé assez haut.
Suffisamment dans tout les cas pour me convaincre de sortir le P-38 qui attend sa seconde tentative de vol
inaugural.

La première tentative s’était soldée par un arrêt du roulage en bout de piste et une casse d’une hélice.

Lors du premier essai, les hélices tripales 16×8 était bien trop grande et les trains en corde à piano de 5mm bien trop flexibles.
Pour cette nouvelle tentative, les deux hélices ont été changées. J’ai fait l’acquisition de deux hélices tripales Master Airscrew de 16×10. Les seules à avoir une soeur contra-rotative.
J’ai raccourci les pales des deux hélices à environ 14.5 pouces. Je perds un peu de puissance mais je gagne quelques centimètres de garde au sol.
Les trains ont été remplacés par des trains amortis bien plus solides et efficaces.

En arrivant sur le terrain, je jette immédiatement un coup d’oeil sur la manche à air qui indique une bise faible. Rien de bien inquiétant.

Il faut s’inquiéter par contre de la température qui avoisine les 4 degrés.
Plusieurs collègues du club sont présents. La fin de saison oblige à quelques travaux sur la piste. Notamment le retrait du filet de protection.

Je décharge le P-38.

L’avion mesure 2m10 d’envergure et il est obligatoire de retirer les deux extrémités des ailes afin de le faire entrer dans la voiture. Le coffre est juste assez long pour accueillir le diable à deux queues.

Le montage demande un peu de travail.
Il nécessaire de connecter, des deux côtés les chapes à boules qui permettent de relier le mécanisme des volets des bouts d’ailes.
Il s’agit d’un travail fastidieux, je trouve, pour lequel j’ai dû acquérir un outil spécial.
Ceci fait, et après avoir connecté les servos d’ailerons, il suffit de visser chaque demi-aile à l’aide de 3 vis passant chacune dans une clef d’aile. De ce côté, l’affaire semble solide.

L’avion est enfin monté.

_MG_9700little

La phase suivant consiste à brancher l’accu de réception afin de contrôler le bon fonctionnement de chaque gouverne.
Je me rend compte immédiatement qu’un des 4 volets ne s’abaissent pas.
Le bougre !!!
J’avais pourtant intégralement vérifié tout ça avant de me rendre sur le terrain.

Je dois donc ouvrir le capot de la poutre droite afin de contrôler le servo qui commande les deux volets droits.
La température très basse ne facilite pas les mouvements mais après quelques minutes, la cause du problème est découverte.
L’écrou qui bloque la tringle sur le palonnier n’est plus là. Pas très rassurant pour le vol !!
Un collègue présent m’offre un écrou autobloquant M3. Une merveille.
Dans la lancée, je remplace le deuxième écrou. On est jamais trop prudent.

Le temps de refermer le capot de poutre et le P-38 est à nouveau contrôlé intégralement.
Tout semble OK.
Il est temps de mettre sous tension les deux contrôleurs qui pilotent les deux moteurs.

Je débranche l’accu de réception
Les accus sont branchés successivement et lorsque les contrôleurs sont OK, je branche l’accu de réception.
Les deux contrôleurs sont ainsi initialisés simultanément garantissant un synchronisme parfait des deux moteurs.

Cette fois, on ne peut plus reculer. Le P-38 commence son roulage vers le début de piste.

_MG_9703little

Un collègue du club me suit et sera mon copilote pour ce vol.
J’ai deux bons moteurs et le P-38 est fin prêt.
Lers hélices tournent et j’augmente les gaz.
Le P-38 commence son roulage. Les deux hélices contra-rotatives font bien leur travail. L’avion roule parfaitement dans l’axe et je n’ai que très peu de correction à la direction à appliquer.
Je prends confiance et je mets plein gaz.

Le P-38 a atteint la moitié de piste et je trouve qui roule vraiment vite. Je tire légèrement sur la profondeur.
Mais rien de ne se passe.
J’ai lu quelque part que le P-38 ne décolle pas tout seul. Il lui faut l’impulsion qui le fera se cabrer.

J’augmente donc lentement mon action sur la profondeur… soudain, l’avion se soulève et décolle majestueusement.

Sa pente douce est parfaite et il grimpe dans le ciel dans une étonnante stabilité.

Je ne me laisse pas distraire. Je rentre les trains et observe l’avion alors que je réalise mon premier virage.

Mon copilote est là pour me conseiller. Je lui demande quelques coups de trim sur les ailerons et quelques coups de trim sur la profondeur. Je le remercie car, le froid et la concentration ne me permettaient pas de déplacer mes doigts ailleurs que sur les sticks…

Je prends le P-38 en mains. C’est un régal que de piloter un avion si stable. Sa réaction aux ailerons est un peu molle. Mais très réaliste. Je me borne pour ce premier vol à réaliser des boucles et des passages bas.

La puissance pourrait être plus importante. Je dois voler à 80% des gaz pour garantir une marge de vitesse.
On sent ici les effets du raccourcissement des pâles.

Je vole ainsi plusieurs minutes en essayant de me décontracter.

Je me décide enfin à tester les volets en les abaissant à fond.
L’avion grimpe assez brutalement. Il faut dire que ma vitesse est assez élevée.
Je les rentre aussitôt afin que l’avion retrouve une assiette normale.
Une compensation à la profondeur sera indispensable.

Je tente la moitié des volets. Cette fois, l’assiette reste convenable et je peux ralentir l’avion.

Je sors les trains. Le centrage plus avant dans cette configuration facilite les choses et compense l’effet des volets.
L’avion est stable dans cette configuration et ne connaissant pas l’autonomie des accus, je décide d’effectuer une approche en vue de l’atterrissage.

Je m’éloigne de la piste et effectue un grand virage pour me placer dans l’axe de piste.
Je suis assez loin. Le P-38 se place dans l’axe et je le laisse descendre.
L’effet des volets est très efficace. Je laisse l’avion descendre et reprendre un peu de vitesse.

Son comportement est très sain. J’arrive en début de piste et l’avion descend un peu vite.
J’attends encore quelques secondes et je remets un peu de gaz. Dans la foulée, je cabre l’avion afin d’arrondir.
A ma grand surprise l’effet est très doux et l’avion stoppe sa descente à un mètre du sol et arrondi parfaitement sa trajectoire. Il plane ainsi quelques mètres à 30 centimètres d’altitude.
Il descend lentement et touche le sol en douceur !
Je coupe tout.
Les trains amortis font leur travail et l’avion se colle au sol.

L’atterrissage est parfait. L’avion stoppe rapidement sa course.

Je suis soulagé. L’avion vole. Il vole même très bien.

_MG_9702little

Je remonte la piste. Les deux hélices propulsent l’avion vers moi.
Je parque le P-38, je débranche les deux accus et je les mesure. Il reste entre 56 et 60% de capacité après 5 à 6 minutes de vol.
Tout s’est bien passé pour ce vol inaugural. Reste à vérifier l’avion intégralement.

_MG_9698little

Dans un autre registre, j’ai également réalisé le vol inaugural du Super Zoom 4D deuxième du nom.
Ce Super Zoom à été acheté lors d’une bourse de l’occasion à un prix très modique.
Ce petit avion de détente est parfait pour se familiariser avec toute les figures d’acrobaties.
Après les quelques réglages habituels. J’ai pu m’amuser avec ce petit voltigeur en mousse.

_MG_9706little

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.