Samedi 13h30,
Un temps froid mais bien ensoleillé m’incite à me rendre sur notre piste d’Engollon afin de tenter un nouvelle fois un décollage sur neige avec le Fieseler Storch.
Lors de la dernière tentative, la neige, trop poudreuse, avait empêchée l’avion de décoller.
Cette fois, la neige, durcie par le gel de la semaine, devrait être parfaite pour les skis du Storch.
De plus, il semble que la bise froide ait faiblit. Mon fils et moi nous rendons donc au terrain et débutons le montage de l’avion.
La mauvaise surprise c’est que le vent a repris sa danse et ne va pas faciliter le décollage. Il souffle de manière soutenu mais tout de même un peu moins que la semaine passée.
Nous prenons le temps de fixer la caméra sous le fuselage et je contrôle l’avion. Tout semble en ordre.
J’aligne l’avion sur la piste enneigée.
Un coup de gaz pour vérifier qu’il glisse bien. La tenue de cap risque fort d’être très périlleuse. Les skis font leur office mais la roulette de queue n’a que très peu d’effet sur la glace. Il faudra soulever la queue rapidement et donner du pied…
Il est temps de décoller. Le vent n’a pas faibli et je suis contraint de placer l’avion légèrement nez au vent de manière à faciliter la tenue de cap.
Je mets les gaz et laisse l’avion prendre de la vitesse.
Mais les rafales le rabattent et la tentative est avortée alors que le Storch continue à glisser hors de la piste sur la neige gelée.
L’avion est très léger et avec ses grandes ailes de 2 mètres, le moindre coup de vent perturbe sa trajectoire.
Courage. Je replace l’avion dans l’axe et je recommence. Remise des gaz. Ailerons contre le vent et dérive à fond. L’avion débute sa glissade et prend de la vitesse. Malheureusement, il saute sur un trou et ce défaut suffit à ce que le vent s’engouffre sous les ailes et soulève ce frêle bout de blasa. Je contre à fond aux ailerons et continue plein gaz.
L’avion est dans mauvais angle et commence à tourner. Je décide de laisser les gaz en grand alors que l’avion se met dos au vent…
Je tire doucement sur la profondeur et il décolle enfin. Je garde une pente de montée raisonnable afin qu’il ne décroche pas.
C’est gagné. Décollage difficile et chaotique mais l’avion est en l’air. J’effectue immédiatement un grand virage afin de placer l’avion nez au vent.
Je vol un moment mais je trouve l’avion très mou et très lent aux ailerons. Il reste tout à fait contrôlable mais ses réponses sont très lentes. Le vent y est sûrement pour quelque chose…
Au bout de quelques minutes de vol sans excès, je décide de me poser car ce manque de réactivité m’inquiète.
J’effectue un grand virage et j’abaisse les volets d’environ 30 pourcents.
L’avion descend rapidement et je donne de l’aileron afin de conserver l’axe. Le vent est pénible et m’oblige à faire des corrections en permanence.
Alors qu’il se trouve à 1 mètre du sol, je remets doucement les gaz et donne un peu de profondeurs afin d’arrondir. Le Storch se pose en douceur et je dois immédiatement donner de la dérive afin de le faire glisser dans l’axe.
Je remonte la piste et je remarque que l’aileron gauche est abaissé !!! Je commence à comprendre son manque de réactivité en roulis. La vis qui maintient la tringle n’est tout simplement plus à sa place ce qui laisse l’aileron pendre lamentablement…
J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir encore le contrôler mais la vitesse de l’avion aidant, l’aileron devait se trouver dans le plan de l’aile pendant le vol. Oufff….
J’éteins la caméra et nous démontons l’avion.
Les doigts commencent à souffrir du froid et je me rabats sur le Dogfighter de Multiplex afin de voler une dernière fois avant de rentrer.
Tout se passe bien. Le vol est bien plus tonique qu’avec le Fieseler et les passage plein gaz sont un régal.
L’atterrissage est une formalité.
Il est temps d’aller boire un cacao chaud afin de nous réchauffer…
Voici la vidéo réalisée lors du vol du Fieseler Storch :