Dimanche 10h00,
Nous sommes passés à l’heure d’hiver. Le temps est splendide.
La température frôle les 18 degrés et le vent est presque nul.
Cela faisait une semaine que j’attendais l’occasion de faire revoler le F4U Corsair.
L’avion est prêt. J’ai tout vérifié. Les trains sont solidement vissés et aucune vis ne bouge.
Je m’aligne sur la piste. Je mets les gaz progressivement en essayant de rester dans l’axe.
L’avion prend de la vitesse.
Soudain, la queue se relève. Je tente de cabrer l’avion en donnant tout la force de la commande de profondeur mais le Corsair fini par basculer complétement et réalise un joli cheval de bois.
Je me rends sur les lieux de l’incident. Je retourne l’avion et constate avec dépit que la dérive à tout encaissé lors du retournement et s’est tordue sous le choc.
L’hélice n’a pas souffert. C’est déjà çà.
Mais pourquoi diable l’avion s’est-il retourné ?
Je contrôle la commande de profondeur. Tout est en ordre.
Je place l’avion sur son support.
En essayant de faire tourner les roues, je remarques qu’elles semblent grippées. Pourtant elles tournaient parfaitement librement il y a quelques instants.
Les écrous ne sont pas trop serrés et devraient permettre aux roues de tourner sans retenue.
Il semble que l’axe de maintient du train soit un peu juste et que la moindre goutte d’eau empêche la rotation.
Il va falloir travailler sur ces axes de roues… après avoir réparé la dérive…
Je ne me laisse pas abattre et je sors le Klemm 35 que je sais beaucoup plus facile et moins capricieux.
Le décollage demande un peu de doigté car l’avion a facilement tendance à passer sur le nez.
Je mets un coup de gaz qui permet au Klemm de vaincre les forces de frottement liées au gazon humide et je dose ensuite les gaz en accélérant progressivement mais rapidement.
L’avion s’arrache du sol. La puissance de la motorisation est démoniaque et me permet de grimper presque à la verticale.
Je peux me détendre est effectuer un florilège d’acrobaties avant de me poser une première fois.
Avec ces 2m10 d’envergure, les capacités de planeur et la stabilité du Klemm 35 facilitent les choses lors de l’atterrissage.
Je peux redécoller et refaire un vol. Au bout de 10 minutes moteur, je me pose définitivement.
Il me reste 30 % de capacité. Tout va bien.
C’est ensuite au tour du Salto H101 de prendre son envol.
Ce planeur est largement surmotorisé et permet de grimper très haut en quelques secondes.
Je pourrai me poser 4 fois et faire plus de 20 minutes de vol avant de penser à rentrer à la maison.