Dimanche 9h45,
Contre toute attente, c’est une très belle matinée qui s’annonce.
J’ai décidé de sortir le P-38 afin de faire redécoller cette légende de la seconde guerre mondiale.
Avec ses 2m10 d’envergure, l’avion impose sa présence une fois monté.
Je teste toute les gouvernes. Je rentre les trains, les ressors. Tout semble OK.
Afin de synchroniser les deux moteurs, j’initialise les deux contrôleurs au même moment.
Pour ce faire, je place les gaz sur maximum et je branche les deux accus successivement. Je replace ensuite le manche des gaz sur minimum.
La course des gaz est ainsi réglée sur les deux contrôleurs de manière synchrone. Les petites mélodies en témoignent.
La mise des gaz est parfaite et je peux transporter le P-38 sur la piste en vue du décollage.
La petite caméra de Hobby King est placée sur la verrière.
Nouveau test. Gouvernes OK. Flaps OK.
J’augmente les gaz rapidement et je laisse le P-38 prendre de la vitesse. Il dévie légèrement et je contre à la direction mais de manière trop importante.
L’avion dévie dans l’autre sens et se rapproche dangereusement du bord de piste…
Il a assez de vitesse et je tire sur la profondeur. L’avion s’arrache du sol un peu brutalement mais évite la sortie de piste.
Je grimpe à une altitude de sécurité et je rentre les trains. L’avion est lourd et mais son agilité semble bonne.
Je me borne à décrire des cercles et à réaliser des passages. Je ne me sens pas encore très chaud pour réaliser des acrobaties avec ce grand warbird.
Je prend confiance petit à petit et je resserre mes virages.
Au bout de 6 à 7 minutes de vol, je décide faire un passage trains sortis afin de contrôler le vol dans une phase d’atterrissage.
Je sors donc les trains. L’avion tire étrangement sur la droite. Je remarque immédiatement que le train gauche n’est pas sorti !!!
Aïe, Aïe. Je reste calme. Je rentre les trains une nouvel fois et réessaye. Pas de train gauche.
Je rentre à nouveau les trains et les ressors. Toujours pas de trains gauche.
J’ai dû faire plus d’une dizaine de passages et d’essais avant de me faire une raison. Ce fichu train gauche ne sortira pas…
Je regarde le temps de vol ! Plus de 12 minutes se sont écoulées depuis le décollage. Cela devient critique. Il faut prendre une décision.
Je pense que l’autonomie des deux accus va bientôt arriver à son terme. Un manque de puissance sur cet avion et c’est le crash assuré.
Si je me pose avec une train manquant, je risque fort de voir l’avion partir sur une aile dès le contact avec le sol.
Les trains risquent d’être arrachés et l’aile gauche risque de partir en miettes.
La meilleur option pour que l’avion reste à plat lors du contact avec le sol est de se poser sur l’herbe trains rentrés.
Je risque de casser les deux hélices mais la cellule pourrait ne pas trop souffrir.
Dans tout les cas de figure, je m’attends à de la casse…
Je refais un tout dernier passage et une dernière tentative pour sortir ce train.
Rien n’y fait. Je rentre les trains valides et je sors un cran de volets. J’effectue une boucle serrée et je viens me placer en courte finale.
A peine sorti du virage, à relativement basse altitude, je place l’avion dans l’axe et je coupe les gaz.
Je tire très légèrement sur la profondeur afin que les deux dérives n’encaissent pas l’intégralité du choc.
L’avion frotte l’herbe et se « pose ». Il stoppe sa course sur 5 mètres à peine.
Je retiens mon souffle…
Quels sont les dégâts ??
Les hélices ne sont pas cassées et les supports moteurs sont OK.
Le fuselage semble être complet et sans aucune fissure.
Les deux dérives sont solidement fixées.
Un peu d’herbe sous les capots moteurs. C’est tout ! Un vrai miracle…
Le P-38 n’a aucun dégât !
Je place l’avion à l’envers sur son support.
Je sors les trains et les trois roues sortent parfaitement de leurs logements !!! Incroyable !!
Quelque chose bloque la sortie du train gauche et il faudra une sérieuse investigation avant le prochain vol.
Le P-38 revient de loin mais semble ne pas avoir souffert de sa mésaventure.
Pour me reposer les nerfs, je monte le Ryan STA-55 et je décolle avec ce racer beaucoup plus vif et facile à piloter que le précédent warbird.
Le vol sera beaucoup plus dynamique et je peux voler plein gaz sans peine avec cet avion.
Les passages bas et les virages serrés sont un régal.
Les atterrissages ne demandent pas trop de travail même pas vent de travers comme aujourd’hui.
Je terminerai la matinée par plusieurs vols avec le Wilco avant de définitivement plier bagages.
Une matinée un peu tendue en raison de l’atterrissage forcé du P-38 mais très qui se solde par un bilan très positif en regard des dégats qui auraient pu être infligés au P-38.
Voici le film raccourci du vol du P-38 de ce jour :