Une grande plume rénovée : Le LS-3

Dimanche 17h00,

Après avoir jeté plusieurs coups d’oeil à l’extérieur et avoir soigneusement dosé le vent, je me suis décidé à sortir sur la piste avec un nouveau venu.

Il s’agit d’un planeur. Un antique LS-3.
J’ai eu la chance d’acquérir ce planeur, cet été, pour un prix dérisoire.
Le pauvre était en piteux état et il fallu un peu de courage pour entreprendre les travaux de rénovation.

Cette grande plume de 4m20 dormait dans un garage depuis plusieurs années et était recouvert d’une épaisse couche de poussière.
L’ensemble paraissait sain et je me suis dit que ce vieil engin pouvait être un joli projet de remise en état.

Aucune inscription sur le fuselage dont le gelcoat est passé au brun avec le temps.
J’ai cherché partout sur le net et après pas mal de sites visités, je pense qu’il s’agit d’un LS-3.
Par contre, aucune trace nul part d’un quelconque fabricant qui aurait pu produire et commercialisé un LS-3 de 4m20 d’envergure.

Il s’agit peut-être d’un modèle unique… Si quelqu’un en possède un identique, je suis preneur de toute information.

Prévu pour le vol tracté, ce LS-3 possède une masse de plomb importante dans le nez.
Comme j’ai prévu de le motoriser, il va falloir s’en débarrasser.
J’ai également prévu de réentoiler intégralement les ailes, le stab et la dérive.
Le fuselage fera quant lui l’objet d’un passage chez le peintre.

La première étape consiste donc à retirer tout les éléments du fuselage, y compris l’antique servo de profondeur maladroitement fixé dans la dérive.
J’ai ensuite poncé l’intégralité du gelcoat du fuselage.

    

Ceci fait, je me suis attaqué aux ailes dont l’entoilage battait de ….l’aile.
Un décapeur thermique utilisé avec parcimonie m’a fait gagné du temps.

    

Même chose pour le stab et la dérive.

J’ai ensuite pu découper le nez et retirer le plomb. Travail assez fastidieux puisque tout ce plomb était coulé dans l’epoxy.

Phase suivante : renforcer le nez avec de la fibre épaisse de manière à obtenir une belle surface solide pour recevoir le couple moteur.
Ensuite, j’ai collé le couple moteur avec un léger couple piqueur.

Le résultat n’est pas trop mal et après le passage chez le peintre, le résultat est parfait.

       

Réalisation et collage des supports du servo de profondeur au plus proche de la gouverne.

Ensuite, il a fallu réentoiler toutes les surfaces.

  

Après quelques travaux intérieur et un cablage de l’électronique, il a fallu encore équilibrer l’oiseau.
Sans notice, j’ai parcouru le net afin de trouver des planeurs équivalents.
La plupart des personnes ayant volé avec un planeur s’approchant du mien avaient équilibré le leur à 38 à 40% de la corde.
Il ne faut pas avoir peur de l’équilibrer un peu arrière…

Je décide donc de placer l’accu 5S/5000 de manière à obtenir un équilibrage à 40% de la corde.

Cette fois, le LS-3 est fin prêt pour son premier vol.

C’est donc en fin d’après-midi que je me suis décidé à sortir le LS-3 pour lui faire faire son premier vol.

La motorisation a été testée auparavant et fourni un peu près 200W/kg plein gaz.
Le planeur pèse un peu plus de 5,5Kg. Avec ce poids il va être très difficile de le lancer à la main.
Pour le décollage, j’ai prévu un petit chariot assez haut pour permettre au LS-3 de rouler sans souci.

L’assemblage commence et je vérifie consciensieusement toute les fixations. Les clefs d’aile sont serrées entre elles par le biais d’un écrou de serrage. Cela ne devrait pas bouger mais je ne connais pas bien cet antique système.

L’accu a été chargé et après branchement, je peux refermer la verrière.
Test moteur.
Sens des gouvernes. Profondeur, dérive, ailerons et volets. Tout semble en ordre.
Plus d’excuses, il faut mettre les gaz.

Je place le LS-3 et son chariot en début de piste avec un léger angle vers le vent car une brise assez forte souffle en travers de la piste.

Derniers contrôles et je mets les gaz. L’effet de la dérive au roulage est quasiment nul mais me permet de corriger très légèrement la trajectoire.
Je laisse l’ensemble gagner de la vitesse et après quelques secondes, je tire avec parcimonie sur la profondeur.
Soudain, le LS-3 quitte son train d’atterrissage et grimpe dans le ciel.

Je m’occupe à peine du chariot qui fini lamentablement dans le champ bien gras qui borde la piste. Je suis concentré sur le planeur et m’attend à devoir corriger les trims.
Premières constatations, les ailerons sont bien mordants et permettent de virer plutôt facilement. Par contre, la profondeur est un peu trop à cabrer. Je grimpe encore avant de couper les gaz.
Je ne me suis pas rendu compte mais je suis déjà très haut. Je corrige enfin le trim à la profondeur et un brin de dérive à droite mais rien aux ailerons.
Premier problème que j’ai laissé passer au sol, il manque le frein sur le moteur.
Il s’agit d’un des moteurs de feu le P-38 qui n’étaient pas freiné.
Je n’ai pas le mode d’emploi du contrôleur. il faudra attendre le retour à la maison pour reprogrammer le frein.

Pour l’heure je profite du planeur qui vole plutôt bien malgré l’hélice qui tourne toute seule.
Les virages doivent être accompagné d’un peu de dérive pour créer de beaux arrondis.

Je vole une bonne dizaine de minutes entrecoupées de remise des gaz.
La flexibilité des ailes est semble t’il assez importante et me retiens dans mes envies de prise de vitesse.
Restons raisonnable. Cet oiseau accuse tout même plusieurs dizaines d’années.

Je me décide enfin à réaliser une approche.

Je place le planeur en finale assez loin dans l’axe de piste et je sors les volets.
Ces derniers ont l’air assez efficace malgré leur apparente faible course. Le planeur descend franchement.
Il descend même beaucoup trop. Je rentre les volets ce qui a pour effet de faire grimper immédiatement le planeur.

J’ai maintenant de trop de vitesse pour me poser. Il passe au dessus de moi et je me réengage dans un nouveau circuit d’approche.

Cette fois, je suis moins loin mais plus bas.
Je sors les volets.
Le planeur est bien placé. Il est dans une bonne pente. Peut-être un peu trop accentuée. Mais je continue.

Je passe le seuil de piste à un ou deux mètres d’altitude. C’est parfait.
Je tire sur la profondeur pour arrondir et je laisse le train d’atterrissage toucher le gazon humide.
Le planeur roule et ralenti. C’est tout bon…

Le pensant assez lent, je relache la profondeur et… il redécolle…
Je tire à nouveau doucement et il se repose…
J’attends cette fois l’arrêt complet…

C’est gagné… Il est au sol en une pièce.

Le planeur est ramené sur son support.
Je contrôle l’ensemble qui semble avoir très bien résisté à son premier vol.

Il est temps maintenant de rentrer afin de régler le contrôleur.
Les prochains vols seront encore plus sûr avec une hélice stoppée.

Le LS-3 n’attend que son prochain vol.

2 thoughts on “Une grande plume rénovée : Le LS-3

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